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Düsseldorf, Juin 1708

Ma bien chère sœur !

Je te remercie de tout cœur pour le courrier que tu m'as adressé, plein de nouvelles de vous tous qui me manquez tant !

Je suis vraiment flattée et honorée que l'Electeur Palatin Jean-Guillaume de Neubourg-Wittelsbach m'ait proposé un poste de peintre à la cour. L'ennui c'est que cette fonction impose l'obligation de travailler et résider à la Cour de Düsseldorf. Nous sommes donc sur place pour organiser le déménagement.

Il va falloir que je m'habitue à ma nouvelle vie, à être loin de vous ! Même si découvrir de nouveaux endroits et rencontrer de nouvelles personnes est une belle aventure, sortir du cocon familial a quelque chose de très déstabilisant voire angoissant pour moi ! Privée de votre présence je me rends compte à quel point je vous aime, à quel point vous êtes une bénédiction dans ma vie !

Une foule de souvenirs remonte sans cesse dans mon esprit. Joyeux ou tristes mais toujours avec ce sentiment de faire partie d'une belle famille !

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Tu vas sans doute être furieuse contre moi parce que je ne te parle pas de mon quotidien, de ma nouvelle maison. C'est que, ce déménagement à Düsseldorf pose tant de problèmes, de doutes, de questions. J'attends que tout soit un peu plus clair dans mon esprit !

J'ai reçu lettre d'une de mes amies  qui me parle des problèmes qu'elle a avec sa sœur aînée qui n'a jamais accepté sa naissance. Sa jalousie engendre une forme de tyrannie. En tant que sœur aînée, elle veut lui imposer ses façons de voir, de penser, régenter sa vie...  lui parler, c'est comme marcher sur un lac gelé... on peut déraper ou passer à travers à tout moment... Là encore je réalise la chance que j'ai de t'avoir pour sœur, car tu es aussi mon amie, ma confidente et je t'en remercie.

Je t'embrasse et ne tarde pas trop à m'écrire ! 

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