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Abeille sur une marguerite

MON LIVRE : RACHEL ET FREDERIK

CONNAIS TOI TOI-MEME

AMSTERDAM, 24 juin 1680


Willem, mon professeur, m'apprend à peindre, certes, mais le plus précieux conseil qu'il m'ait donné c'est "Connais toi toi même" !  Peindre, dit-il, c'est toujours, d'une certaine manière faire son autoportrait. Mieux tu te connaitras et plus tu pourras exprimer l'essentiel. Peindre c'est une continuelle introspection. Et puis il y a une sorte de réciprocité, plus tu apprends à peindre, plus la peinture te révèle tes ombres et tes lumières... Effectivement,  alors que je suis secrète, réservée, mes bouquets sont une manière discrète d'exprimer qui je suis, de communiquer ma sensibilité, mes émotions, mon dynamisme, ma joie de vivre, mais aussi mon côté angoissé, ce soucis presque maladif du tout petit détail, cette quête de perfection, la peur de ne jamais faire assez bien. J'aime à la fois le raffinement et la simplicité ; j'essaye de réunir ces deux qualités dans mes compositions florales... Tournée vers les autres, je suis pourtant amoureuse de la solitude où le temps n'existe plus...  Je peux rester, seule, Ã  peindre sans voir passer les heures.... c'est un peu mon côté mystique invitant à voir au delà du visible : "Regardez les fleurs des champs, Salomon, avec toute sa richesse, n'a pas eu de vêtements aussi beaux qu'une seule d'entre elles !"

Mais le plus intéressant, c'est que le spectateur, lui aussi, en regardant mes tableaux, va y trouver, ce que son moi profond lui fera voir... ou pas.... regarder un tableau et analyser les émotions qu'il suscite, c'est un peu comme se regarder dans un miroir... Entre ce que je peins et ce que le spectateur voit il peut y avoir tout un monde : son monde intérieur !....

CONNAIS TOI juin 1680: Bienvenue
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