MON LIVRE :
RACHEL & FREDERIK

AMSTERDAM,  1732

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Le choix du prénom qu'on donne à un nouveau né est très important. A ce sujet, je voudrais ici vous parler de mon frère Henry.

En 1663, donc un an avant ma naissance, nos parents ont eu un fils aîné auquel ils ont donné le prénom de mon grand père paternel, Henry... Je ne me souviens pas de lui car il est mort en bas âge, mais pour mes parents, la perte de ce garçon, premier né, a été une blessure dont ils ne se sont jamais vraiment remis, au point qu'ils ont donné le même prénom à un autre fils né dix ans plus tard !... Mon cher frère Henry devait être plus robuste que le premier puisqu'il a survécu jusqu'à l'âge adulte mais, pour lui, avoir le même prénom que notre défunt frère aîné a été un peu dur à porter... Il a toujours eu l'impression d'être là juste en "remplacement" du premier qui selon les dires de nos parents, était sage comme un ange, beau comme un prince, intelligent comme son grand père, etc...Difficile de rivaliser avec ce frère, mi-ange, mi-fantôme, toujours invincible : les fantasmes de nos parents lui avaient attribué tant de qualités ! Henry est devenu médecin anatomiste et travaille en collaboration avec notre père. Il est devenu un homme charmant, intelligent et malgré les doutes et les complexes qu'il a eu à surmonter, il n'a vraiment rien à envier à qui que ce soit, pas même à l'autre Henry !

Juriaen et moi avons eu dix enfants,  trois sont morts en bas âge ensuite il y a eu Rachel, à 15 ans en 1718, Abraham à 22 ans en 1720, George à 25 ans en 1725 et l'an dernier, nous avons perdu Maria Margretha à 35 ans mais nous n'avons jamais redonné le même prénom à deux d'entre eux !

En conclusion je dirai donc que  le désespoir est une bien mauvaise plante à cultiver... 

Quand un être cher meurt, il faut le laisser partir... Nous ne sommes que de passage sur cette terre. Ils nous ont juste précédés et nous les rejoindrons de l'autre côté quand notre heure sera venue. Ne l'oublions pas  !